ACTUS LOCALESSPORTS Wane et Lubin, après leur 7e place à l’Ötillö : « On ne pouvait pas espérer mieux » Charlie Réné 2024-09-02 02 Sep 2024 Charlie Réné Photos : ©Lubin/Wane Épuisés mais sans regrets au sortir de l’épreuve reine du swimrun mondial, Cédric Wane et Thomas Lubin reviennent sur leur course de 8 heures et 41 minutes entre les îlots suédois. Malgré la pluie, le froid, les chutes, les crampes ou les coups de mou de part et d’autre, le duo a su gérer sa course et « suivre son plan ». Difficile de dire si cette performance leur ouvrira les portes de l’Équipe de France, mais les Polynésiens reviennent au pays « satisfaits »… Et prêt à rempiler : un swimrun à Pirae ce dimanche et des rendez-vous internationaux à confirmer pour 2025. Lire aussi : Wane et Lubin 7e du championnat du monde Ötillö Réveil à 3 heures, bus, ferry, enfilage de combi, le tout sous la pluie de Scandinavie. Voilà le dimanche matin de Thomas Lubin et Cédric Wane. Pour la deuxième année consécutive, le binôme tahitien était aligné au championnat du monde de swimrun Ötillö. La « mère de tous les swimrun » et pour une bonne raison : c’est là, dans l’archipel de Stockholm, il y a 22 ans, que quatre amis suédois, motivés par l’amour du sport et, dit-on, la promesse de quelques bières au vainqueur, ont « inventé » cette discipline où s’alternent les séquences de course à pied et de natation. L’idée a depuis conquis des milliers de sportifs, a fait des petits – et des grands – évènements aux quatre coins du monde, et jusque dans le Pacifique… Mais c’est bien le long du chapelet d’îles de la capitale suédoise que se donnent rendez-vous tous les ans le gratin mondial de la discipline. « À 3 heures du matin, il pleuvait déjà des cordes, il faisait froid » 150 équipes, masculines, féminines et mixtes, qualifiées au travers d’une vingtaine d’évènements mondiaux estampillés Ötillö, avaient donc répondu présent pour une course de 70 kilomètres de long. Vingt-quatre îles à traverser, 46 transitions entre la nage en eau libre et froide et la course de trail sur un relief nordique souvent escarpé… Un rendez-vous tenu quelles que soient les conditions. « À 3 heures du matin, il pleuvait déjà des cordes, il faisait froid. On a pris le départ sous la pluie, sous un ciel tellement couvert, tellement sombre, que j’ai dû changer ma paire de lunettes de natation : j’avais peur de ne pas voir les oriflammes qu’il fallait viser en natation », décrit Cédric Wane. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/WANE-3-conditions.wav Le duo avait déjà dû composer avec la météo scandinave lors de leur premier Ötillö, l’année dernière. Lubin et Wane avaient alors signé une très honorable 13e place au scratch, qui avait confirmé, après seulement une grosse année de pratique, le potentiel des deux triathlètes pour la discipline. Depuis, les « têtards de Tahiti » – leur nom d’équipe – sont partis gagner au swimrun de Yaté en Nouvelle-Calédonie, et même à celui de Whistler au Canada. De l’expérience qui a permis de remplir le premier objectif de ces mondiaux : « gérer la course », « lisser l’effort », ne pas se laisser surprendre, et surtout ne pas se blesser. « Il n’y a pas photo, ça c’est mieux passé, reprend l’année dernière, j’ai fait une chute qui m’a complètement miné la course au milieu de l’épreuve. Cette année, on s’est promis de faire très attention, surtout sur le début de course. On est sur des îles qui sont tellement glissantes, avec un relief et des rochers qui sont véritablement des patinoires. Thomas et moi on se répétait ‘prudence, la course est encore longue. On ne peut pas la gagner maintenant, par contre on peut la perdre’ « . https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/WANE-2-mieux-que-lannee-derniere.wav De la prudence, mais tout de même de l’allure. Dès la première session de nage – la plus longue avec 1,6 kilomètre – les Tahitiens évitent les erreurs du passé – pas de longe pour gagner en mobilité et éviter de se faire « tabasser » dans la bataille de plaquettes du début de course – et se mettent à l’aise dans le peloton de tête. Il y aura bien sûr, plus tard, les coups de mou, les crampes, les chutes, heureusement pas trop graves. « Mais globalement, on a bien géré, continue Cédric Wane. On respecté le plan qu’on s’était fixé sur l’allure, sur l’alimentation, sur la communication ». Un élément crucial pour réussir une telle performance : « Dans une course aussi longue, on a des hauts et des bas qui ne sont pas aux mêmes moments. C’est pas évident d’arriver à homogénéiser, et on est assez fier d’avoir réussi ». « On est à notre place » Après 8 heures 41 minutes et 1 seconde, l’arrivée, enfin, devant leurs compagnes respectives, qui étaient aussi du voyage en Suède.Septièmes au scratch, 6es masculins, juste derrière une étonnante paire mixte suédoise. Mais ce sont surtout des Français qui les ont devancés : 4 des 6 premières équipes sont tricolores, dont les gagnants, Matthieu Poullain (2e en 2023) et Alexis Charrier, qui ont passé la ligne près de 45 minutes plus tôt. « On est face à des équipes bien rôdées, des athlètes de haut niveau, je pense qu’aujourd’hui on pouvait pas espérer mieux. On a aperçu à 7 kilomètres de l’arrivée un autre binôme, qui avait l’air d’avoir un trou d’air. Mais moi aussi, j’ai eu un gros coup d’hypoglycémie, continue Cédric Wane. Je me dis que ceux qui sont devant nous ont clairement un niveau supérieur : on est à notre place. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/WANE-1-on-est-a-notre-place.wav Pas sûr non plus que ce top 10 permette aux Polynésiens d’atteindre leur autre objectif : intégrer l’équipe de France de swimrun. « C’est un peu un rêve d’enfants, et c’est très prestigieux, mais je sais pas si ça suffira, on verra. Quoiqu’il arrive on continuera notre petit chemin », sans aucun regret. Les fjords de Norvège en 2025 ? L’heure est désormais au repos, au réconfort, au retour en métropole, puis, en fin de semaine, au retour vers Tahiti, où l’arrivée est prévue samedi. Ensuite ? Les deux athlètes doivent discuter de leur calendrier 2025, mais ne comptent quoiqu’il arrive plus partir à l’international avant la fin de l’année. Pour la suite, l’envie de voir des nouveautés pourrait les amener au « Rockman », un « swimrun dantesque, par la distance et par le dénivelé qui se déroule dans les fjords en Norvège ». Quant au championnat du monde Ötillö 2025, « ça pourrait être sympa de revenir, mais ça se décide à deux », reprend Cédric Wane. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/WANE-et-maintenant.wav En attendant, le binôme n’est pas en « pause », loin de là. Dès ce dimanche, et au lendemain de leur atterrissage à Tahiti, Lubin et Wane seront présents pour le swimrun – un « sprint » de seulement 12 kilomètres cette fois – organisé par Marara Tri du côté du complexe sportif de l’OPT à Pirae. Les inscriptions sont encore ouvertes, pour ceux qui voudraient se frotter à une équipe de classe mondiale. 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