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Zika, une épidémie à un milliard de Fcfp

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Le Bureau de veille sanitaire a publié vendredi son bulletin d’informations sanitaires, épidémiologiques et statistiques (BISES) concernant l’épidémie de Zika qui a sévit sur le territoire de fin 2013 à début 2014. Les chiffres publiés sont impressionnants : 32 000 consultations médicales, plus de 60 000 personnes atteintes et un coût qui dépasse le milliard Fcfp.

Le 31 octobre 2013, la présidence se fendait d’un communiqué pour alerter la population que les services sanitaires du Pays avaient recensé plusieurs centaines de malades atteints d’un nouveau virus : le ZIKV ou Zika, une maladie caractérisée par une éruption cutanée, de la fièvre et des douleurs articulaires qui disparaissent au bout d’une semaine. Aujourd’hui en Polynésie, personne n’ignore ce qu’est le Zika puisqu’il s’est répandu sur le territoire comme une trainée de poudre. En six mois d’épidémie, 8 750 personnes atteintes par le virus ont été signalées par les 50 médecins du réseau de surveillance syndromique. Une extrapolation à l’ensemble des praticiens du territoire a permis d’estimer à 32 000 le nombre total de patients ayant consultés pour une infection, soit 11,5% de la population. Le Bureau de veille sanitaire estime qu’un nombre de cas au moins égal a présenté les mêmes signes sans avoir consulté de médecin. Chez certains de ces malades, le Zika a entrainé des complications, en particulier le syndrome de Guillain Barré qui a touché 42 personnes sur une période de 4 mois alors que le Pays n’en enregistre que 5 par an en moyenne. Le Bureau de veille sanitaire précise qu’aucun décès n’est survenu.

Une épidémie qui coûte cher

Cette épidémie a coûté 1 milliard de Fcfp, répartis entre les consultations médicales (56%), la perte estimée de productivité causée par les arrêts maladie (37%) et les mesures de prévention et de surveillance engagées par le Pays (7%).

De la Polynésie vers le reste du monde

L’épidémie de Zika survenue en Polynésie est la première recensée dans le monde. Mais après le fenua, le virus s’est propagé dans le reste du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, aux Iles Cook, aux Iles Salomon, au Vanuatu, et à l’île de Pâques. Très récemment, le virus a également été identifié au Brésil, dans la région de Bahia. D’autres cas ont été importés du fenua en France, au Japon, en Norvège et en Italie.